Le 26 Mai 2019, 751 sièges du Parlement européen ont été attribués pour représenter les 28 Etats Membres. Ces élections se déroulent dans un contexte spécifique : entre le Brexit, l’arrivée au pouvoir (ou la reconduction) de plusieurs gouvernements eurosceptiques et un climat social et écologique agité.
Une participation inédite depuis 1994 : 1 citoyen européen sur 2 vote.
A l’échelle de l’Union européenne, 50,63% des citoyens ont participé aux élections (contre 43% en 2014), tandis que ce chiffre était légèrement plus faible en France, soit de 50,12% (contre 42,43% en 2014). Ainsi, il y a eu une augmentation d’environ 8% du taux de participation, preuve que les citoyens s’intéresse d’avantage aux enjeux européens.
Source : Francesoir.fr
La percée de l’extrême droite
Du côté de l’extrême droite, les partis EFDD et ENL ont plus que doublé leur score. Si l’on y ajoute, le parti de droite radicale ECR, les élus souverainistes représentent presque un quart des sièges ce qui peut être de mauvais présage pour l’intégration européenne étant donné leur euroscepticisme.
En France, ce courant est soutenu et amplifié par la victoire du Rassemblement national aux européennes avec 23,3% des voix (soit 23 sièges). Cependant, en 2014, le RN réunissait 24,86% des votes, ce qui indique une légère baisse traduite par la perte de deux eurodéputés.
Cependant, les scores de l’extrême droite ne sont pas en progression partout. La percée en Italie et en Belgique est à nuancer par la baisse en France, Autriche et Pays-Bas. Bien que les scores restent élevés, ce recul est important à souligner. Par ailleurs, sur les 115 députés d’extrême droite, 29 élus sont britanniques et devraient quitter leur fonction. En outre, la division des trois partis eurosceptiques morcelle leur marge de manœuvre au Parlement européen.
Les deux principales formations perdent la majorité absolue qu’elles conservaient depuis 40 ans
D’une part, le recul du Parti populaire européen (PPE), dont sont membres les Républicains, est significatif d’une perte de vitesse des partis traditionnels. Bien qu’il accumule toujours le plus de voix en 2019, il représente moins d’un quart des sièges, soit une baisse de 5% par rapport à la précédente législature. A l’échelle de la France, le phénomène est identique : les Républicains n’ont obtenu que 8,5% des voix (soit 8 sièges, contre 20% en 2014).
D’autre part, les socialistes aussi subissent une chute, passant ainsi de 25% à 20,5% en 2019. Le S&D compte désormais 146 sièges. Malgré les bons scores des partis socialistes espagnols et portugais, l’échec du PS en France, réunissant seulement 6,2% des voix (contre 14% en 2014) est sans conteste.
Une prise de conscience écologique : la montée des verts
Le groupe écologiste « Verts / Alliance Libre Européenne » a progressé nettement, possédant désormais 10% des sièges (soit 74 contre 52 en 2014). En France, la liste EELV a réuni 13,5% des suffrages : il dépasse donc les Républicains et devient le troisième parti le plus plébiscité aux européennes. Ainsi, les marches citoyennes pour le climat se sont traduites par la consécration du parti écologique européen.
D’une force d’appoint à une force à part entière : la percée du centre
Au Centre, la France est représentée par la liste Renaissance, soutenue par LaREM et le Modem, réunissant 22,42% des voix, soit 23 sièges (contre 10% en 2014, soit 7 sièges). L’arrivée d’Emmanuel Macron et de son parti LaREM a donc redistribué les cartes et gonfler le centre européen.Le groupe ADLE a doublé ses scores : s’il représentait 7% de l’hémicycle, soit 67 sièges, il occupe désormais 108 sièges (soit 14%). Il est donc le deuxième parti à avoir connu une percée fulgurante lors de ces élections. De la même manière, le parti centriste « Liberal Democrats » du Royaume Uni a triplé ses voix (passant de 1 à 16 sièges). Les libéraux sont généralement pro-européen et cette évolution annonce un désir d’approfondissement du projet européen.
La perte de vitesse de l’extrême gauche
Enfin, l’extrême gauche « Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique » perd 10 sièges et en obtient 42, soit 5,5% de l’hémicycle. A l’échelle française, la France Insoumise a récolté 6,2% des voix, un résultat très faible en comparaison de son score (20%) à l’élection présidentielle de 2017.