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  • Photo du rédacteurMaison de l'Europe 27

Décryptage sur la situation en Ukraine

Dernière mise à jour : 5 avr.

Depuis son indépendance contestée par la Russie en 1991, l’Ukraine et la Crimée sont fréquemment au cœur de tensions politiques et diplomatiques.

Ces tensions s’étaient apaisées depuis l’annexion de la Crimée en 2014 ainsi que la prise de contrôle des régions de Donetsk et Lougansk souhaitant leur sortie de l’Ukraine par la Russie. Cependant, depuis quelques mois, la volonté de Vladimir Poutine de reformer une alliance de la même ampleur que l’URSS a fait ressurgir du passé des scènes que l’on pensait définitivement derrière nous.

En effet, en octobre 2021, quelque 110 000 soldats russes ainsi que chars et armes de guerre étaient missionnés aux différentes frontières russes, et plus particulièrement en façade ukrainienne, laissant présager une future invasion russe sur ses pays frontaliers.


L’un des points essentiels de cette nouvelle crise est la relance de Vladimir Poutine au sujet de l'intégration de l’Ukraine à l’OTAN. Depuis de nombreuses années, la Russie se bat sans relâche afin que les pays de l’Est européen ne puissent pas intégrer les forces de l’OTAN.

Après les récentes attaques, notamment les cyberattaques sur les ministères ukrainiens et l’arrivée de troupes armées en Biélorussie, plusieurs chefs d'Etats se sont rencontrés dans un objectif de dissuasion effectué en quatre actes.


C’est Emmanuel Macron qui a lancé le premier acte : en prenant part à une réunion en tête à tête avec le dirigeant de la Russie, Vladimir Poutine, le 6 février dernier. A l'issue de cette rencontre, un accord pour ne pas prendre de nouvelles initiatives militaires dans les deux camps a finalement été conclu.


Quelques heures plus tard, le chancelier allemand Olaf Scholz lance le second acte en se déplaçant à la Maison Blanche afin de se mettre d’accord sur les mesures à prendre en cas d’invasion de l’Ukraine par des chars ou des troupes militaires armées qui viendraient par le nord du pays. Une intervention militaire dans cette zone empêcherait le Nord Stream 2 de fonctionner et couperait ainsi l’accès aux ressources primaires comme le gaz à l’est de l’Europe. Rappelons que le Nord stream 2 est un gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne par les voies maritimes du nord de l'Europe avant de se multiplier en de nombreux canaux de transport à travers toute l'Europe. Son usage est donc primordial à la vie quotidienne des 47 millions d’habitants en Europe. Le 22 février, l’Allemagne a finalement suspendu le Nord Stream 2.


Le 8 février, dans un troisième acte, Emmanuel Macron a rencontré Volodymyr Zelensky, président ukrainien depuis mai 2019, qui lui a confié vouloir respecter le plus longtemps possible les accords de Minsk passés en 1991 à la dissolution de l’Union soviétique. Rappelons que chaque pays, y compris la Russie et l’Ukraine, avaient signé un accord d’indépendance donnant naissance à la CEI, Communauté des Etats Indépendants (organisation intergouvernementale regroupant certaines des anciennes républiques soviétiques), établissant un non-droit d’invasion.


Les rencontres de la dissuasion se sont donc conclues le 8 février par un dîner à Berlin lors d’un quatrième et dernier acte, avec le triangle de Weimar regroupant Olaf Scholz, le chancelier allemand ; Andrej Duda, le président polonais et Emmanuel Macron. Le seul et unique objectif de cette nouvelle organisation est la préservation de la paix en Europe, ce par des phases de communication et de médiation.

A l’heure actuelle, de nombreux pays ont renforcé, avec des troupes armées, les forces de l’OTAN. Parmi eux, les États-Unis sont arrivés en mission de protection et de dissuasion en Pologne le 5 février, ainsi qu'en Roumanie le 8 février dernier. Le Royaume-Uni a quant à lui envoyé près de 350 soldats supplémentaires en Pologne, tout comme l’Allemagne qui a dépêché pas loin de 400 militaires en Lituanie afin de veiller à la protection des civils.

Selon les Etats-Unis, si les conditions ne s'améliorent pas, l’invasion de l’Ukraine par les forces armées russe devrait être lancée dans une quinzaine de jours.


Enfin, même si de nombreuses tentatives d'apaisement ont eu lieu ces derniers jours, rien n'est joué.

Plusieurs chefs d’Etats ont évoqué leur souhait de tenir un sommet de médiation devrait être organisé avec la venue des chefs d’états ukrainiens et russes accompagné par Emmanuel Macron et le chancelier allemand avec comme mot d’ordre apaisement de la situation ; car comme l’a souligné Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, l’Union européenne traverse le moment le plus dangereux pour sa sécurité depuis de nombreuses années.


Le 22 février, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel ont condamné la décision du président russe de reconnaître les zones non contrôlées par le gouvernement des oblasts ukrainiens de Donetsk et de Lougansk en tant qu'entités indépendantes, estimant qu’il s’agit d’une “violation flagrante du droit international ainsi que des accords de Minsk”. En effet, la veille, Vladimir Poutine a solennellement reconnu l’indépendance de ces deux territoires séparatistes de la région du Donbass et a annoncé signer avec ces territoires des “accords d’amitié”. Une déclaration inquiétante puisqu’elle signifie que Poutine prend officiellement sous son aile ces territoires, ce qui empêche d’apaiser la situation. Aussi, cela pose la question des frontières reconnues : s’agit-il des frontières des territoires séparatistes tels que définis actuellement, ou plus largement les frontières de la région du Donbass, dont une partie est encore contrôlée par l’Ukraine ? Josep Borrell a ainsi annoncé des “sanctions personnelles” envers les “parlementaires russes et les responsables du secteur militaire russe”, ainsi que des “sanctions financières [à l'encontre] des institutions bancaires russes”. L’Allemagne quant à elle a suspendu le gazoduc Nord Stream 2.


(Source : RFI et France Info)


La région du Donbass, dont Donetsk est la capitale, est le bassin minier et de l'industrie lourde. C'est la région la plus peuplée et la plus riche d'Ukraine. Près de 25% des richesses du pays sont produites dans les usines de Donetsk. Cette région est le fief de Viktor Ianoukovitch, président ukrainien proche du Kremlin, chassé du pouvoir en février. C'est aussi dans cette zone qu'a lieu l'offensive des groupes armés pro-russes, qui ont pris des bâtiments officiels dans plusieurs villes. Kiev y a lancé mardi 15 avril une opération "antiterroriste".

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